Qui a le pouvoir de se débarrasser de la violence familiale ?


De quelle façon j'ai accepté ma responsabilité d’avoir été violent verbalement envers mes enfants et ainsi vouloir changer la situation ?


Oui, j'ai crié envers mes enfants pour qu'ils m'écoutent !

Oui, j'ai hurlé envers eux afin qu'ils comprennent !

Oui j'ai levé la voix pour leur faire peur !

Oui, j'ai gueulé pour les menacer, les intimider !

Les faits étaient très évidents et pourtant, je les ai nié pour bien paraître, pour montrer que j'étais un père à la hauteur, afin de protéger mon image ou mon ego, peu importe l'amour propre de mes enfants.

Avais-je oublié qu'aucun être humain n'aime pas être incommodé, tourmenté ou apeuré par une autre personne ?

En vérité, si je n'accepte pas ma responsabilité d'avoir créé cette violence familiale, alors personne n'aura le pouvoir, la confiance ni la motivation pour changer et mettre fin à cette horrible situation.

Par bonheur, j'ai prix conscience qu'il était beaucoup plus facile d'accepter ma violence envers mes enfants que de la nier pour bien paraître.

Mais avant tout, pourquoi laisser cette responsabilité à mes enfants si je dis que je les aime ?

 

Qui peut se débarrasser de la violence familiale

 

D'où venait cette habitude de nier ma violence verbale envers mes enfants ?

Je me souviens que ma mère avait une profonde habitude de vouloir bien paraître au devant des gens et que je devais me taire pour ne pas ternir cette image d'une mère qui éduquait convenablement ses enfants.

Pour une personne peu évoluée en conscience, le bien paraître est toujours plus important que les sentiments vrais des gens dans une relation !

Ainsi, j'ai grandi en ayant à l'esprit de bien paraître dans l'éducation de mes enfants et évidemment, je ne croyais pas être un père violent, je n'acceptais pas la possibilité que je l'étais et encore moi, que les autres me le disent.

L'habitude de nier, de cacher pour bien paraître m'empêchait de voir et accepter que j'étais le responsable d'avoir créé mon comportement violent en cherchant à me faire obéir au moyen de l'autorité parentale afin de bien éduquer mes enfants.

 

Vouloir bien paraître est une peur qui m'empêchait d'accepter ma responsabilité

Je cherchais à bien paraître en niant que j'étais violent, donc j'avais peur de ne pas être à la hauteur dans l'éducation de mes enfants.

Pourtant, cette peur de ne pas m'accepter tel que j'étais me paralysait et gardait plus fermement en place, toute la structure, le processus en cause, qui produisait la violence verbale envers mes enfants.

Cette résistance m'empêchait de me comprendre et ensuite choisir un comportement plus élevé.

Par conséquent, je croyais comme la plupart des parents, qu'admettre ma violence était la dernière chose à faire, car en avouant cela, je déclarais que je m'étais trompé et ainsi croire que j'étais un être inférieur, un perdant.

Ma réaction fut donc d'abaisser mes enfants pour m'élever sur eux.

En vérité, je me suis trompé en imitant des adultes qui s'étaient trompés et cela était la première étape de ma libération...

 

Avouer ma peur de ne pas être à la hauteur a libéré mon esprit et ainsi avoir confiance en moi

Il est impossible d'être responsable si je n'accepte pas ma peur, ce que je nie à mon sujet, car je passe mon temps à me défendre, à attaquer, à argumenter, à inventer toute sorte de chose inconsciemment pour sauver la face, être à la hauteur.

Cependant, je ne pouvais pas le savoir, car tout le monde cachait ses vérités pour bien paraître et ainsi ne jamais en faire l'expérience pure afin de connaître ce qui est vrai, ce qui fonctionne pour être bien.

Mais en acceptant ma peur, en acceptant que je cache cela pour bien paraître, alors j'ai pu être motivé à mettre fin à cette situation malheureuse en ayant plus confiance en moi pour déclarer ma vérité à mes enfants.

Lorsque j'ai avoué à moi-même que j'avais peur de ne pas être à la hauteur dans l'éducation de mes enfants et ainsi réagir avec violence, alors j'ai compris que je pouvais avoir tort et ainsi me libérer de ma croyance que j'avais toujours raison.

 

Déclarer ma vérité envers mes enfants a permis d'accepter ma responsabilité totale

Si je crois avoir raison sur quelque chose, alors mon esprit est limité selon ce que je sais dans ma mémoire, mais si j'ai la volonté à ne pas chercher à avoir raison, alors mon esprit devient attentif et est ouvert à de nouvelles possibilités.

J'ai donc imaginé une façon de déclarer à mes enfants ce que je venais de m'avouer. J'y ai pensé souvent jusqu'au moment où j'ai eu une envie forte, où j'avais tellement hâte d'en parler à mes enfants afin de connaître la vérité.

Avant de déclarer à mes enfants que j'étais violent envers eux, que j'ai nié mes vérités pour bien paraître, que j'ai cherché à les contrôler par l'autorité parentale qui divise la relation, que je ne suis pas meilleur ou supérieur à eux, mais des êtres égaux qui s'expriment différemment, j'ai senti quelque chose d'inconfortable en moi avant de le faire, mais une fois dans l'action, j'ai immédiatement senti un grand bien-être qui me libérait de cette situation, me libérait de ma peur.

En vérité, il n'y a rien à perdre à vouloir être honnête, vulnérable et humain !

Il a été beaucoup plus facile pour moi d'accepter une fois pour toute, ma violence verbale envers mes enfants, que de la nier constamment pour bien paraître.

Cela m'a fait prendre conscience qu'apprendre à maîtriser ma colère envers mes enfants fut une grave erreur.

 


Claude Lasanté

 


   


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