De quelle façon j’ai intégré un comportement gentil envers mes enfants et me sentir joyeux et fier de moi ?
Je voulais être reconnu comme un bon père de famille.
Je voulais être respecté par mes enfants.
Je voulais être écouté par eux.
Et je voulais le bonheur de mes enfants.
En fait, j'étais uniquement concentré sur ce que "je voulais" et alors, j'étais violent verbalement envers mes enfants si je n'obtenais pas ce que je voulais.
Cependant, j'ai pris conscience que je ne pouvais pas avoir ce que je voulais dans la vie, mais bien de vouloir ce que j'ai.
Ma mère me disait souvent que ce qu'elle faisait était pour mon bonheur, mon bien-être, mais en vérité, je me sentais très mal quand elle :
Me criait, au lieu de me parler avec gentillesse
M'obligeait, au lieu de me laisser la liberté de dire non
M'ordonnait, au lieu de me demander la permission
M'exigeait, au lieu de me motiver par une question ouverte
Me rabaissait, au lieu de s'abaisser elle-même
Me comparait, au lieu de m'aimer tel que j'étais
Me jugeait, au lieu de me comprendre
Me donnait tort, au lieu de comprendre mon point de vue
Me manipulait, au lieu de ne pas m'imposer ses conditions
Me condamnait, au lieu d'accepter mes erreurs
En d'autres termes, elle me blessait pour arriver à ses fins et me faire croire que cela était pour mon bien-être. Je comprend ma mère et je ne la juge pas, car elle n'avait pas eu d'autres points de vue pour choisir librement un comportement non violent qui fonctionnait dans ses relations.
En grandissant, j'ai imité ces comportements en cherchant uniquement ce que je voulais, donc en oubliant notre unité, en oubliant la volonté de mes enfants, en oubliant nos sentiments.
Mon inconscience de me mettre à la place de mes enfants et mon incapacité de ressentir ce qu'ils vivaient sont ce qui a permis à ma violence de continuer. La séparation engendre l'indifférence et l'injustice ou la supériorité, mais l'unité produit la compassion et l'égalité authentique.
Ce concept de séparation était fortement enraciné dans l'idée que les parents étaient supérieurs aux enfants et qu'ils devaient respecter l'autorité parentale.
Mais cela n'a fait qu'ignorer les sentiments que vivaient mes enfants tout en les rendant coupables pour me justifier, pour ne pas voir ma responsabilité.
Lorsque j'ai pris conscience que mes enfants et moi étions unis dans l'âme, que nos sentiments étaient la fondation, la cause première de toute chose avant de faire quelque chose, alors je me suis souvenu que j'avais déjà été tout cela auparavant, donc je n'avais rien à apprendre.
Il me suffisait de me souvenir que j'ai déjà été non violent et le faire le plus souvent de façon consciente, non de façon inconsciente.
Pour cela, je n'avais qu'à me souvenir combien cela me faisais du bien lorsque mes parents étaient gentil envers moi ou lorsque j'étais gentil envers mes enfants.
Avais-je oublié combien je me sentais bien lorsque :
Je parlais avec gentillesse sans élever la voix
Je disais à mes enfants qu'ils pouvaient me dire non sans représailles
Je demandais leur consentement, leur permission, leur autorisation
Je m'intéressais comment ils se sentaient dans certaine situation
Je respectais leurs sentiments sans vouloir les changer
Je posais des questions s'ils avaient une idée comment faire
Je montrais mon humanité, ma vulnérabilité en disant mes erreurs
Je les aimaient tels qu'ils étaient sans faire de comparaison avec les autres
Je montrais mon intention de les comprendre sans leur donner tort
Je donnais le plus d'information pour prendre des décisions avisées
J'acceptais leur faute en leur disant que cela est le premier pas de la réussite
Je me montrais en exemple pour les guider à faire de même
En vérité, ma solution était d'intégrer ces comportements dans mes relations avec mes enfants en étant conscient que nous étions unis dans l'âme, dans nos sentiments avant de faire quoique ce soit.
D'être conscient de ne pas faire sentir à mes enfants, ce que je n'aimais pas que mes parents me faisaient sentir, de me rappeler ce qui me faisais du bien et le faire consciemment et souvent envers mes enfants.
J'avais déjà tout cela en moi et je n'avais pas besoin de l'exiger de mes enfants, mais j'avais oublié qui j'étais en suivant des gens qui l'avaient oublié en croyant devoir l'obtenir de leurs enfants, au lieu de l'offrir.
Je voulais être reconnu, il suffisait de reconnaître mes enfants.
Je voulais être respecté, il suffisait d'être respectueux envers mes enfants.
Je voulais être écouté, il suffisait d'être à leur écoute et poser des questions.
Je voulais leur bonheur, il suffisait d'être gentil avec eux.
Cela me faisais tellement de bien d'être gentil avec mes enfants sans rien n'exiger d'eux, sans vouloir leur écoute à tout prix, mais de leur laisser la liberté de choisir d'être, de faire et d'avoir selon un certain encadrement, compte tenue de leur niveau de conscience de l'instant.
Claude Lasanté